Le Square Léon Bourjade
juillet 2012
Dernièrement, je participais à une marche organisée qui devait passer par le Square Léon Bourjade.
Toutes les personnes autour de moi se sont interrogées. Mais où est ce square et qui était ce Bourjade?
Ceci m'a donné envie d'écrire cet article afin de vous faire connaitre la vie de ce valeureux Montalbanais.
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Le Square Bourjade, tous les Montalbanais l'ont traversé forcément mais, souvent, sans connaitre son nom et sans prêter attention à la stèle érigée en son centre.
Square est un bien grand mot à mon avis. Longtemps on a parlé de Place Bourjade.Quelques mètres carrés seulement en forme de triangle avec 3 ou 4 arbres, 2 ou 3 bancs, une stèle, la terrasse d'un restaurant et point de pelouse. Le sol est dallé comme la rue de la République qu'il termine.
Le square vu du quai Montmurat. On aperçoit à droite le Pont Vieux, en face le Musée Ingres et à gauche la rue de la République.
Il longe le quai Montmurat tout près du Pont Vieux et du Musée Ingres.On peut apercevoir la cime des arbres de la berge du Tarn et de l'Ile de la Pissote.
Une stèle donc est érigée en son centre. Ce n'est pas le monument d'origine élevé après la mort de Léon Bourjade. Celui-ci a été fondu au moment de la guerre 39-45 pour récupérer le métal. Un médaillon de bronze le remplace sur la stèle. La nouvelle stèle a été inaugurée le 11 novembre 1948. Le portrait est l'oeuvre du commandant Vachon et l'entourage celle du ferronnier Barthélémie Faisani.
Mais qui était Jean Léon Bourjade?
J.L Bourjade est né le 25 mai 1889, au n°16 de la rue de la Comédie dans une famille bourgeoise de 9 enfants. C'est le 6ème enfant. Le général d'Amade est son oncle. Tout jeune déjà, il rêve d'entrer dans la vie religieuse et voue une dévotion particulière à Sainte Thérèse de L'enfant Jésus de Lisieux.
Il fait ses études à Montauban, au Petit Séminaire de Saint Théodard puis il rejoint la Congrégation des Missionnaires du Sacré Coeur d'Issoudun, dans l'Indre, chargée de convertir les cannibales et coupeurs de têtes de Papouasie. En 1910 il prononce ses voeux.
Il suit sa congrégation en Espagne puis part en Suisse et s'y trouve quand la guerre de 1914 éclate. Mobilisé, il entre dans l'artillerie, part dans les
tranchées de Lorraine et de la Somme et se montre particulièrement courageux. En 1917, il est affecté, à sa demande, à l'aviation, obtient son brevet de pilote et devient lieutenant. Il intègre l'escadrille des " Crocodiles SPA 52" dont la mission est de détruire les ballons d'observation Drachen des Allemands ( les "saucisses").
C'est un as de l'aviation et on parle encore de nos jours des "atterrissages à la Bourjade". Il se place sous la protection de Sainte Thérèse de l'enfant Jésus de Lisieux dont il fait clouer une plaque avec son portrait sur chaque avion qu'il pilote."
Il remporte 28 victoires officielles,obtient 14 citations, la croix d'officier de la Légion d'Honneur et est décoré de la Croix de Guerre.
Ici avec les hommes de son escadrille, leur chien et leur emblème, le crocodile.
A la fin de la guerre, démobilisé, il repart à Fribourg poursuivre ses études en théologie. Mais avant il fait un détour par Lisieux afin de déposer ses citations et décorations au sanctuaire de Sainte Thérèse.
En juillet 1921, il est ordonné prêtre et part aussitôt sur une petite ile du golfe des Papous de Nouvelle Guinée.
Il se dépense sans compter, fait l'école, donne la messe et part faire de longue chevauchées épuisantes pour évangéliser les indigènes. On le surnomme, là-bas, "Pata Leo"
La chaleur torride, le manque d'hygiène, les moustiques, les marécages infestés de crocodiles, la fatigue auront raison de lui. Après s'être battu pendant 3 années contre la maladie il succombe d'une dernière crise de paludisme en octobre 1924. Il avait 35 ans.
Sur le médaillon L.Bourjade est représenté tête nue, en vareuse d'officier et portant ses décorations. Son effigie est placée au centre de la croix chrétienne, elle même ornée des ailes de l'aviation.