L'ancien couvent des Jacobins
Décembre 2012,
Tout près du Vallon de la Mandoune dans le quartier Villenouvelle se trouve la rue du Fort.
Au numéro 5 de cette rue, derrière une haute façade, il y a un établissement connu sous le nom de "Foyer du Fort", rebaptisé "Résidence du Fort".
Il regroupe des logements temporaires pour les jeunes, une auberge de la jeunesse, une résidence de seniors, un restaurent collectif et on y organise même depuis 2012 des expositions d'artistes.
Ce vieux bâtiment est, lui aussi, riche en histoire...
Il appartenait autrefois aux Jacobins. Cet ordre religieux, faisant partie des ordres des mendiant, est apparu à Montauban au milieu du 13ème siècle.
Les Jacobins d'abord installés à Sapiac mais chassés par une sévère crue du Tarn construisent à cet endroit là, au - dessus du ruisseau Lagarrigue, au milieu des vastes jardins du quartier du Fossat, le plus vaste couvent de la ville. A côté, ils font élever une grande et magnifique église avec dix chapelles latérales, des voûtes au dessus de la nef , un grand clocher et accolé à elle, un vaste cloître voûté. Elle était parait-il plus longue que l'église Saint Jacques.
Mais lors des guerres religieuses, les Jacobins comme les autres ordres religieux ( voir ICI ) sont chassés et leur couvent démoli en 1565. Les nombreuses pierres servent au renforcement des fortifications de la ville . L'église est utilisée pendant quelques années comme temple puis est en grande partie démolie, , bourrée de terre et transformée par les Calvinistes, comme l'église Saint Jacques en plate-forme pour les canons.
Le lieu devient le Fort de Saint-Jean Villenouvelle ou Fort du Conseil.
Un siècle plus tard, les guerres de religion terminées et le calme rétabli tous les ordres religieux reviennent en force dans la ville. Les Jacobins retournés sur leurs ruines commencent, au même endroit, en 1663 la construction d'un nouveau couvent et en 1682 celle d'une nouvelle église plus petite, les restes de l'ancienne ayant complètement disparu avec les murs des fortifications sous les ordres de Richelieu. A l'église est accolé un cloître.
Pendant la Révolution Française le couvent disparaît à nouveau en partie ainsi que l'église.
Les bâtiments restant serviront un temps aux soeurs de la Miséricorde qui y géreront un asile d'infirmes puis une école de jeunes filles.
Plus tard le bâtiment hébergera de jeunes travailleurs.
On peut noter les imposantes dimensions que devait avoir le cloître d'après les 2 ailes subsistantes.
Le projet était très vaste et ce devait être le couvent le plus grand de Montauban. Mais là 2 versions se contredisent. Le cloître a-t-il été terminé et en partie démoli lors de la Révolution Française ou les 2 ailes manquantes, celles du Sud-Est et du Sud-Ouest n'ont elles jamais vu le jour, les ambitions des pères étant démesurées? Les textes divergent...
Une fois de plus , comme au couvent des Carmes, les arcs plein cintre et l'élévation de briques témoignent de l'influence qu'a exercé la Place Nationale.
De belles salles voûtées subsistent à l'intérieur ainsi qu'un bel escalier du 18ème à pilastres de bois..
Le jour de ma visite, en décembre dernier, une exposition agrémentait la cour, celle du sculpteur forgeron, Syvain Croisy.